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ÉRIC LE SAGE PRÉSENTE SALON 2019

Éric Le Sage, cofondateur de Salon, Festival international de musique de chambre en Provence, a présenté, jeudi au théâtre Armand, la 27e édition de la manifestation, qui se déroulera du 28 juillet au 5 août 2019. Il a accepté de répondre à nos questions et de dévoiler ce à quoi ressemblera le festival.
Parlez-nous de l'ADN du festival.
Éric Le Sage : Nous nous attachons à garder le même esprit depuis sa création, en 1993, lorsque trois amis, Paul Meyer, Emmanuel Pahud et moi-même, décidons de lancer ce rendez-vous. Au début il n'y avait que trois ou quatre concerts mais déjà c'était un laboratoire musical. On jouait des oeuvres qu'on ne jouait pas le reste de l'année lors de nos concerts respectifs. On n'hésitait pas, déjà, à essayer des choses, à inclure des percussions par exemple pour, au final, créer un grand mélange de styles où se côtoient le classique, le jazz ou encore la musique moderne.
Et puis les artistes viennent en ami passer quelques jours en Provence, ce qui confère au festival une ambiance particulièrement détendue. Pour autant, le festival est très exigeant, car contrairement à ce qu'on peut penser, lorsqu'on joue avec des amis, ça met une pression particulière. On cherche à se dépasser. Sur le papier, quand on regarde les oeuvres qui sont jouées, le festival n'a rien d'original. Mais l'originalité provient bien des artistes qui viennent.
Justement, on peut en citer quelques-uns ?
Éric Le Sage : Cette année il y a aura beaucoup de jeunes musiciens d'un très très haut niveau. Je pense notamment au quatuor Mona, ou encore à Théo Fouchenneret. Il y aura aussi le jazz de Raphaël Imbert, un saxophoniste talentueux, ou encore celui d'Éric Le Lann et Paul Lay. 
Beaucoup de musiciens étrangers, aussi, avec par exemple Diana Tishchenko au violon.
Quelle sera l'originalité de le l'édition 2019 ?
Éric Le Sage : On a voulu donner aux femmes une place particulière. Lors de chaque concert, une pièce d'une compositrice sera jouée, comme Clara Schumann, Amy Beach, ou encore Rebecca Clarke. Le festival sera un peu plus ramassé que d'habitude. Il durera moins longtemps mais il y aura autant de concerts que les années précédentes. Bref, ça va être dense, avec 20 concerts proposés !
Côté musique, il y aura beaucoup de Beethoven, pas mal de "tubes" également, dont ceux de Mozart. Le programme est très varié, avec beaucoup d'instruments à cordes. Et même un violoncelle mêlé à de l'électronique, avec Hermine Horiot.
Et puis il y aura une petite nouveauté aussi. Les pianistes pourront jouer sur un piano prototype belge à cordes parallèles, un Maene, et qui donne un son un peu différent. 
Les lieux de concert seront les mêmes ?
Éric Le Sage : Oui, avec le temple protestant en plus. L'abbaye de Sainte-Croix proposera des concerts intimistes, l'église Saint-Michel aussi, avec le plus souvent un ou deux musiciens. Les plus grands ensembles, eux, joueront dans la cour du château de l'Emperi, où se dérouleront les concerts le soir. Son acoustique est très bonne, ce qui est rare pour les concerts en plein air. On a la chance d'avoir un petit bijou qui n'a pas d'équivalent en Provence. 
Et les tarifs ?
Éric Le Sage : Ils sont abordables, vu la qualité de la musique proposée. Il y a aussi des concerts gratuits. On veut se battre contre l'idée que la musique classique est élitiste. Aller voir un concert de rock ou un match de foot coûte plus cher. Pour attirer les jeunes, on proposera une nouvelle fois la gratuité aux moins de 20 ans. En leur proposant ce qui se fait de mieux, on espère qu'ils reviendront.